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Un moteur (essence, faut-il encore le préciser ? pas de tracteur ici !) qui boîte, qui fume bleu à l'accélération ou encore un ralenti irrégulier, voilà des symptômes qui ne demandent pas qu'un simple petit réglage (argument souvent annoncé par un vendeur préssé de se débarraser d'une "merguez"). La meilleure solution pour connaître l'état de santé de son moteur c'est de prendre les compressions à l'aide d'un compressiomètre qui n'est ni plus ni moins qu'un manomètre avec une soupape anti retour. Difficulté
et temps : Matériel
: Pour commencer
il faut que le moteur soit à température de service donc
allez rouler 10/15km ! Ensuite il
convient de choisir le bon embout à visser sur le compressionmètre
et à l'introduire dans le puit de bougie du cylindre n°1. Sur le compressiomètre la valeur s'affiche avec une belle courbe. Après avoir désamorçé la pression dans le compressiomètre, passez au cylindre suivant. Une fois tous les cylindres mesurés, vous voici avec votre petit carton et les courbes écrites mais comment interpréter ces valeurs ? Et comment être sûr que c'est bien ça ? - Si les compressions sont régulières et dans les valeurs admises par le constructeur, votre moteur est en bonne santé. Tant mieux ! Ce peut être un "plus" pour une vente éventuelle pensez-y. - Si les compressions sont régulières et supérieures aux valeurs admises par le constructeur :
- Si les compressions sont régulières mais inférieures aux valeurs admises par le constructeur :
- Si la compression est beaucoup plus faible sur un cylindre que tous les autres :
- S'il n'y a aucune compression sur un cylindre (il ne "donne pas"):
- S'il n'y a aucune compression sur deux cylindres qui se suivent :
Dans plusieurs cas ennoncés ci dessus on observe qu'il peut y avoir plusieurs solutions possibles, voici un petit test facile à mettre en oeuvre pour être sûr de son diagnostique. Il faut se fabriquer une fausse bougie à l'aide d'une bougie usagée évidée (bon courage pour la porcelaine !) et d'un raccord rapide mâle. Une fois les deux soudés ensemble l'outil est fonctionnel. Il suffit ensuite de placer le cylindre suspect au PMH, le doigt d'allumeur pointant sur ce cylindre au niveau de la tête d'allumeur. Ensuite reste à envoyer un peu d'air comprimé, observer et conclure. Simple non ? - Si L'air ne s'échappe pas ou très peu dans le carter Le cylindre est O.K., refaites une mesure de compression pour infirmer le premier résultat - L'air s'échappe vivement par le carter et ressort par le bouchon de remplissage d'huile et la jaugeLe piston et/ou la segmentation sont excessivement usés - Si l'air s'échappe par l'échappement : la soupape d'échappement est mal réglée ou détériorée (brulée, tordue, excessivement usée) - Si l'air s'échappe par le carburateur : la soupape d'admission est mal réglée ou détériorée (brulée, tordue, excessivement usée) Dans le cas d'un joint de culasse probablement claqué entre deux cylindres adjacents, il faut faire très attention en retirant la culasse : il faut essayer de ne pas l’endommager en retirant la culasse, non pas pour le réutiliser mais pour l'examiner en détail. Il se peut que ça provienne d'une paroi de cylindre très rayée. ou une chambre de combution fissurée. Voici deux cas concrets sur deux moteurs BMW 4 et 6 cylindres qui m'ont personellement posé problème : Sur
ma BMW 316 à carburateur d'octobre 1988, moteur 4 cylindres type
M10 : Le cylindre n°1 n'obtient pas de bonnes compressions même avec un second contrôle avec un peu d'huile dans le cylindre. Cette fois il faut démonter pour savoir. Ce sera chose faite lors du remplacement du bas moteur. (notez au passage que les bas moteurs de 316 et 318i entre 1984 et 1987 sont strictement identiques en cylindrée)
Sur
ma BMW 3,0 S à carburateurs de décembre 1976, moteur 6 cylindres
type M30 : Et oui, au
dela du fait que les compressions sur les 4 premiers cylindres sont très
bonnes, les deux derniers cylindres ne "donnent" rien du tout.
Mais quand je rien drien c'est rien du tout ! que dalle ! Voici l'état du joint de culasse après le déculassage, on observe très clairement que le joint à bien laché entre les deux derniers cylindres, il n'y a plus de matière. Le moteur d'origine avait à ce moment là 282 000km et n'avait jamais été ouvert, il est assez réaliste que de dire que cette panne est surtout dûe à l'usure du joint de par le kilométrage et les années (33 ans). L'auto roule désormais très bien après réparation.
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