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Décembre
2011 : la saison idéale pour la moto Vous
venez d'où comme ça ?
Pour le commun des mortels, faire de la moto ancienne en fin d'année s'apparente à une forme de déviance psychiatrique du genre "bon à interner pour quinze jours". Qu'importe, j'ai enfumé... pardon... fait profité mes compatriotes de la pétrolette et ponctuellement je me suis dit "tiens je vais aller là". Un coup le fond de la baie de St Brieuc, une autre fois l'arrière pays lamballais et entre noël et le nouvel an, la côtière direction le Cap Fréhel, la seule ballade où l'appareil était de la partie.
Je laisse rapidement le Verdelet derrière moi, ce gros cailloux accessible uniquement par grand coef de marée basse et qui est une réserve ornithologique. La Terrot et moi filons en direction des hauteurs de Pléneuf, la ville Berneuf n'est qu'une promenade de santé malgré les faux plats qui commencent vite à ressembler à des côtes, jamais roulé sur ce type de dénivelés avec cette moto, heureusement je connais très bien le coin et anticipe pour les rétrogradages troisième -> deuxième. Erquy est survolé par les hauteurs du lieu dit des Hopitaux. Puis j'arrive aux Sables d'Or les Pins, encore endormie, elle fleure bon les années 30 avec son boulevard qui donne sur la mer, inachevé du fait de la deuxième guerre mondiale et surtout elle a échappée au bétonnage des trente glorieuses, qui ne le sont pas tant sur ce coup là ! Le vent de Nord Ouest m'aide pour le moment mais il devient de plus en plus froid, ça commence à cailler quand j'arrive au Vieux Bourg. La Terrot se comporte bien dans les enchainements de côtes/descentes, sur les parties plus roulantes je laisse mon esprit s'en aller, je m'échappe du quotidien, ça y est je suis en vacances ! Je m'arrête pour discuter avec un vieux monsieur qui me fait des grands signes : il m'entend venir depuis dix minutes et a tout le loisir de me voir monter la côte... trop facile. Il avait la même à Lons le Sonier entre la fin de la guerre et 1954 année où il a passé le permis pour rouler sur une Puch 250cc. Et là ça y est je le vois, le Cap Fréhel, il est là, si près et encore si loin avec ma modeste machine. :!: Je le vois de mieux en mieux, c'est aussi long que de voir l'île de Sein en parcourant à pieds le sentier menant à la pointe du Raz. J'arrive enfin, ça fait pas loin d'une heure quinze que je roule, je suis content d'arriver car la moto est assez petite pour mon mètre quatre vingt sept. Personne. le parking désert, pas un bruit, c'est rare dans le coin. J'apprécie et file à pieds au bout du Cap pour avoir une vue à 180° sur la baie de St Brieuc à Babord et St Cast le Guildo à tribord. Au retour toujours personne pour me prendre en photo à côté de la moto (je ne pense jamais à me munir d'un trépied), ah si un randonneur qui surgit de la lande, je l'interpelle... un néerlandais ! Il est ravi de me prendre en photo et encore plus de tomber sur un local qui parle anglais et qui lui indique sa route. Je fais un dernier tour pour prendre un bon bol d'oxygène et ne tarde pas à retourner vers la moto car derrière moi arrive à vitesse grand V ce que l'on appelle communément ici "un grain". J'ai toutes les chances de me faire saucer vu les vents qui poussent le nuage et moi qui retourne vers l'ouest. Rappelez vous la météo de ce matin, vents de N.O. 50 à 60km/h. Je confirme, ça commence à souffler.
Je m'arrête rapidement à côté de la Sainte Jeanne, un sloop de 1912, bon celui-ci est une reconstruction de 1993/94 (je me rappelle qu'on allait de temps en temps voir le chantier quand j'étais gamin), l'original ayant disparu en 1937. Ce type de bateau de commerce transportait du sables, du blé, des patates et des hommes, essentiellement d'un bout à l'autre de la baie de St Brieuc entre Paimpol et Erquy, mais également jusque Granville dans la Manche ou Plymouth en Angleterre. Il y a son petit frère à Pléneuf, la "Pauline". La dernière pause est de courte durée car si j'oublie progressivement toute notion du temps, la météo elle ne m'oublie pas. La moto et moi prenons une douche mémorable sur les 16km restant, le genre de petite pluie cinglante qui vous font vite savoir si vous en êtes ou pas : qu'est ce que c'est que ce pays ? le mien ! Qu'est ce que je fous sur cette machine ? J'aime ça ! Une seule crainte : que l'allumage prenne l'eau, il n'en sera rien. Après 71km parcourus, trempé, un sourire béat, j'arrive à Pléneuf Val André et m'en vais savourer un grand chocolat bien chaud en terrasse. Vivement la prochaine !!! C'est grosso modo quelques jours plus tard une autre ballade aux alentours de Dahouet et Planguenoual, un arrêt à Dahouet lors de la débarque à ala faveur de la marée haute.
J'ai volontairement redimensionné les photos en petit format pour plus de lisibilité. Elles sont toutes disponibles en 1200px de large en cliquant sur chaque photo. |
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