17.
Importation en France une automobile en provenance de Suisse
Si le soin
et la qualité de l'entretien suisse réputés vous ont toujours intrigués
et si vous regardez " comme ça " de temps en temps les annonces autos
en Suisse alors ce qui est est pour vous.
L'importation
en France d'un véhicule en provenance de Suisse n'est en théorie pas très
compliquée, reste qu'il y a des choses à savoir avant d'y aller sous peine
de perdre du temps, de l'argent voir même d'être dans l'incapacité de
pouvoir immatriculer légalement votre auto.
Voici le
cheminement administratif effectué lors de l'importation de ma berline
3,0 S achetée à notre responsable de l'antenne suisse, François Stock,
que je remercie d'ailleurs pour son aide et son accueil durant un week
end.
Quelques
annotations afin d'être le plus précis possible : - ce qui suit est valable
pour le canton de Vaud (VD) car comme vous le savez certainement, la confédération
suisse est composée d'une fédération de 26 cantons, cantons ayant chacun
leurs particularités administratives. - cette procédure est valable pour
deux types de véhicules : ceux qui ont leur expertise (le contrôle technique
suisse) et ceux qui ne l'ont pas.
Direction
Genève !
1.
L'immatriculation
La première chose à faire est de se rendre au bureau des autos suisses
(capitale du canton de Vaud : Lausanne) et de remplir le formulaire de
demande d'immatriculation afin d'obtenir un jeu de plaques d'exportation
ainsi qu'un permis de circulation à votre nom. Une assurance responsabilité
civile est incluse dans la détention des plaques d'export.
Ces plaques d'exportation sont payantes et le prix dépend du jour où vous
arrivez, je m'explique : Les plaques d'exportation sont valables un mois
plein, par exemple non pas du 12 novembre au 12 décembre mais du 1er novembre
au 30 novembre. Du 1er au 14 du mois vous payez le plein tarif, à compter
du 15 c'est dégressif. A titre d'information, le jeu de plaques acheté
le 5 décembre et valable en Suisse jusqu'au 31 décembre m'a couté 279
françs suisses soit 189 euros.
Détail : il est de bon conseil de se rendre en fin de mois afin d'obtenir
un tarif dégressif. La courte validité importe peu car si vous effectuez
toutes ces démarches dans la même journée, une fois la voiture dédouanée,
elle n'est plus acceptée en Suisse et une fois importée en France le certificat
français fait foi sur les dates suisses. Les documents à fournir sont
les suivants : la facture d'achat de l'auto, son permis de circulation
valide ou annulé (l'équivalent de notre carte grise française), ainsi
qu'une pièce d'identité. Enfin le paiement
s'effectue soit par carte soit en argent liquide (CHF)
2.
L'exportation
Une fois ceci effectué, en compagnie du vendeur, il faut gagner la frontière
franco-suisse et se rendre dans un bureau de l'administration fédérale
des douanes (AFD) de votre choix pour que le vendeur remplisse un formulaire
d'exportation et un formulaire EUR.1/demande de certificat de circulation
des marchandises. Une fois les formulaires enregistrés et tamponnés, vous
gardez les exemplaires carbone pour vous, le vendeur récupère ses plaques
suisses et vous posez vos plaques d'exportation. L'auto est désormais
dédouanée.
Détail qui a son importance : si l'auto a le droit de circuler en Suisse
un mois maximum avec les plaques d'exportation, elle y est interdite de
séjour une fois dédouanée à compter du jour même !
3.
L'importation
L'étape suivante se trouve de l'autre coté de la route coté français au
bureau des douanes pour importer l'auto en France. Il vous faut cette
fois remplir un formulaire de demande d'importation. Les documents à fournir
sont les suivants :
- pièce d'identité,
- facture d'achat,
- justificatif de domicile
Paiement par carte, chèque ou argent liquide (€) et pas de doutes de retour
en France, une taxe à payer : la TVA est à payer sur la valeur d'achat
de l'auto. La TVA en vigueur est de 19,6%, cependant pour les autos de
plus de 30 ans il existe une TVA à 5,5% mais il faut au préalable en faire
une demande par écrit au poste de douanes auquel vous vous rendrez le
jour de l'importation. (subtilité que je n'ai apprit qu'une fois ayant
acquitté de 19,6% de taxe bien évidemment, j'avais téléphoné aux douanes
françaises deux semaines avant et personne ne m'avait précisé ce " détail
").
Deux documents
vous seront remis : le quitus fiscal et le certificat 846A stipulant que
vous pouvez rouler en France avec des plaques d'export suisses durant
quatre mois maximum à compter de sa date de délivrance. Ce certificat
est très important et il ne faut pas le perdre il ne vous en sera
pas remit de duplicata en cas de perte.
Théoriquement
le douanier est sensé venir contrôler l'auto : numéro de caisse concordant
avec le permis de circulation suisse, numéros de plaques. Dans mon cas
j'aurais importé une 3,0 CSL au prix d'une 3,0 S c'était du pareil au
même personne n'a vu la voiture coté suisse comme français. Voilà, vous
pouvez désormais rentrez chez vous, la journée a déjà été bien remplie
mais rassurez vous ce n'est pas terminé !
Sur le chemin
du retour
4.
L'homologation
Il vous faut désormais prendre contact avec BMW France (0 825 000 269
/ BMW France service homologation, BP 70086 67016 Strasbourg) au service
des homologations qui vous envoie un dossier à remplir pour obtenir un
certificat de conformité européen. Il y a diverses choses à fournir :
une photocopie intégrale du certificat d'immatriculation étranger, une
photocopie de la facture d'achat et diverses informations sur l'auto.
Les frais de dossier s'élèvent à 170 €
A réception du dossier d'homologation de chez BMW, deux solutions :
- vous obtenez un certificat de conformité partiel : pas de chance, il
vous alors aller à la DRIRE de votre région car ce sont les seuls habilités
à délivrer ou non un certificat notifiant les différences entre le modèle
importée à l'époque en France et le votre. (par exemple une 735i première
génération suisse est en fait animée par un 3,2l et non un 3,5l ce qui
motive un passage à la DRIRE). Renseignement prit, un passage simple à
la DRIRE s'élève à 68€ mais ensuite cela dépend des prestations.
- vous obtenez un certificat d'identité : vous êtes sur la bonne voie,
tenez bon !
Autre solution
pour homologuer votre auto, passer en carte grise collection par l'intermédiare
de la FFVE (Fédération Française des Véhicules
d'Epoque). Il suffit de se rendre sur leur
site internet et de télécharger le formulaire et de
le remplir en ajoutant les justificatifs demandés. Dans le cas
d'un véhicule de plus de 25 ans et hors CEE comme la Suisse il
faut fournir :
- une copie du fameux certificat 846A,
- une copie de la facture d'achat,
- une copie de la carte grise (ou équivalent) étrangère
- deux photos du véhicule en l'état
- des timbres
- un chèque de 50€
Après
avoir tenté de passer par les services de BMW France, je me suis
résigné à passer par la FFVE
et obtenir une carte grise collection car le degré d'incompétence
du service homologation de BMW France place la barre très haut,
à croire qu'avant les années 80 BMW ne produisait pas d'automobiles.
Le dossier m'est revenu sous 9 jours avec la précieuse attestation.
Bravo pour cette rapidité et les compétences !
5.
Le contrôle technique
Pendant ce laps de temps durant lequel votre dossier est dans les mains
du service homologation de BMW France ou de la FFVE, vous avez tout le
loisir d'apporter votre béhème auprès du centre de contrôle technique
afin d'obtenir un CT sans contre visite.
6.
Le précieux sésame
Dernière étape : la demande d'immatriculation à la préfecture la plus
proche de chez vous. Documents à fournir : Gardez tous les papiers depuis
d'exportation de Suisse (le certificat d'immatriculation et le formulaire
846A surtout !), l'attestation du constructeur ou de la FFVE, un justificatif
de domicile, une pièce d'identité et le rapport du contrôle technique
de mois de 6 mois. Ça y est, vous avez gravit tous les échelons de l'administration
tel Astérix et Obélix dans les 12 travaux avec l'épreuve de " la maison
qui rend fou ". Bravo !
En cette
fin avril 2009, il faut savoir que les véhicules d'occasion importés
en France sont d'office immatriculés avec le nouveau système,
mon auto est désormais enregistrée définitivement
pour la France sous le matricule "AA 601 BD". Qui connait ou
possède un véhicule de collection avec une nouvelle immatriculation
plus "ancienne" encore ?
Dernières
précautions afin d'éviter tout échec :
- renseignez vous sur les horaires d'ouvertures des bureaux des douanes
des deux cotés de la Frontière. Dans mon cas si le bureau suisse fermait
à 17h30 le vendredi et assurait une permanence le samedi matin, coté français
vendredi 17h la boutique fermait pour le week-end.
- ayez de l'argent liquide en françs suisses dans le cas ou votre carte
bancaire internationale serait refusée pour x raisons, les chèques en
euros ne sont pas acceptés au bureau des automobiles
- n'importez pas d'Alpina : BMW ne délivre pas de certificat d'homologation
(ils ont déjà du mal à reconnaitre une 3,0 S haut
de gamme il y a 35 ans chez eux...), la seule parade est de passer en
carte grise collection valable pour une auto de 25 ans (30 à partir du
mois d'avril 2009 du fait de la réforme à venir), pour les autres c'est
l'échec assuré et une voiture inimatriculable en France, certains attendent
leur dossier d'homologation depuis plusieurs années et ne peuvent pas
rouler légalement avec leur auto. De même, évitez les versions exotiques
d'export ou n'ayant pas été commercialisées en France à l'époque. La FFVE
facilite parfois les choses mais ce n'est pas la cour des miracles non
plus.
Article écrit
avec l'aide de François Stock & ayant fait l'objet d'une parution
dans les bulletisn n°1 & n°2/2009 du club Horizon
2002.
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